Spotify encadre l’IA : la plateforme prend position face à la musique générée artificiellement

Spotify passe à l’action : face à la montée en puissance de la musique produite par intelligence artificielle, la plateforme suédoise impose de nouvelles règles. Objectif : transparence, contrôle… et survie d’un écosystème musical menacé.

Depuis plusieurs mois, les artistes comme les maisons de disques s’inquiètent de la prolifération de morceaux générés par IA. Des titres entiers, parfois indiscernables des créations humaines, envahissent les playlists, surfent sur les tendances, et bénéficient même des algorithmes de recommandation. Cette pression technologique a poussé Spotify à sortir de sa réserve.

Des mesures contre l’abus d’IA

La plateforme vient d’annoncer une série de mesures concrètes pour réguler l’usage de l’IA dans la musique diffusée sur son service. Il ne s’agit plus seulement de surveiller ou d’alerter, mais bien d’agir fermement sur plusieurs fronts. D’abord, les contenus générés par IA devront désormais être explicitement identifiés par leurs créateurs ou les distributeurs. En cas d’omission ou de doute, Spotify se réserve le droit de les supprimer, comme cela a déjà été le cas pour des milliers de morceaux.

Ensuite, les contenus générés artificiellement ne seront plus promus dans les recommandations personnalisées, comme les playlists “Découvertes de la semaine” ou “Radar”. Une manière de protéger la visibilité des artistes humains, tout en évitant la manipulation des algorithmes par des productions automatisées en masse.

Enfin, Spotify a annoncé une politique plus stricte en matière de transparence des métadonnées, pour obliger les plateformes de distribution et les producteurs à déclarer clairement l’usage de l’intelligence artificielle dans le processus de création musicale. Un dispositif qui s’inscrit dans une dynamique de responsabilisation de l’écosystème.

Ce n’est pas la première fois qu’un acteur du streaming prend position sur ce sujet brûlant. En juin dernier, Deezer avait déjà présenté un système de détection des voix synthétiques et des contenus générés par IA, couplé à une volonté claire de limiter leur exposition. Spotify emboîte donc le pas, avec des moyens plus visibles et une politique de signalement active.

Le message est clair : la bataille autour de la musique générée par IA est lancée. Entre innovation technologique et défense des artistes, les plateformes doivent désormais choisir leur camp. Spotify, en prenant position publiquement, montre qu’elle ne souhaite pas devenir une simple vitrine de contenus sans auteur ni identité.
Le débat ne fait que commencer.