Recrutement : quand l’IA devient l’arme (secrète) des candidats

De plus en plus de candidats utilisent l’intelligence artificielle pour maximiser leurs chances de réussir un entretien ou un test de recrutement. Une tendance qui inquiète les recruteurs… tout en interrogeant sur l’avenir même du processus d’embauche.

Face à la complexité des procédures de recrutement, certains candidats n’hésitent plus à s’appuyer sur des outils d’IA pour optimiser leurs chances. ChatGPT, mais aussi des IA spécialisées comme Final Round AI, sont utilisées pour répondre en temps réel à des tests techniques lors de sessions en ligne non surveillées, mais aussi pour simuler des entretiens d’embauche. Ces outils permettent aux candidats de mémoriser des séries de questions-réponses très proches de celles posées en entretien réel. La frontière entre préparation et triche devient alors floue, d’autant plus que ces mêmes outils sont parfois utilisés en interne par les recruteurs pour préparer leurs propres questions. On assiste ainsi à une forme de duel technologique, où chacun s’arme des mêmes ressources.

Cette montée en puissance de l’IA dans le recrutement ne laisse pas les entreprises indifférentes. Amazon a interdit l’usage de ces outils par les candidats, et l’université Columbia a suspendu un étudiant pour avoir conçu une IA d’aide aux tests. De nombreux experts recommandent un retour à l’entretien en face-à-face, plus difficile à manipuler. Mais il faut reconnaître que l’IA est déjà bien ancrée dans les pratiques RH : tri des CV, scoring de candidatures, évaluations préliminaires automatisées… Recruteurs comme candidats exploitent désormais les mêmes technologies, ce qui pose une question fondamentale : que veut-on vraiment évaluer ?

Car au fond, est-ce encore de la triche ou bien déjà une compétence ? L’article du Figaro met en lumière une tendance de fond : la maîtrise de l’intelligence artificielle pourrait bientôt être vue comme un atout, voire comme une condition d’accès à certains postes. Une évolution logique dans un monde où les outils numériques font désormais partie intégrante du quotidien professionnel.

Et si demain, l’IA devenait non plus un secret d’entretien… mais une exigence sur le CV ?