Éric Schmidt : « Dans six ans, l’IA sera plus intelligente que tous les humains réunis »

Ancien directeur général de Google, Éric Schmidt lance un avertissement choc : l’intelligence artificielle pourrait dépasser la somme des intelligences humaines d’ici six ans. Selon lui, les IA actuelles évoluent vers une forme d’« auto-amélioration » qui les rend capables de s’améliorer plus rapidement que les humains eux-mêmes, posant ainsi des défis majeurs à la société.

Une accélération qui s’affranchit du pouvoir humain

Une IA capable de se bonifier seule

Lors d’une récente interview, Schmidt a souligné que les ordinateurs avaient désormais la capacité de se réagencer, d’apprendre et de planifier sans intervention humaine. Il évoque une intelligence capable d’échapper au contrôle humain, tant en vitesse qu’en complexité.

Il importe de saisir la portée de cette déclaration. Schmidt affirme que ces évolutions ne sont pas lointaines : elles s’inscrivent dans une trajectoire déjà amorcée. Les IA d’aujourd’hui pourraient être les architectes de leurs propres futures versions — un cycle d’amélioration exponentielle.

Une rupture avant l’explosion d’intelligence

Pour Schmidt, c’est une question de six années. Aux corporations comme Schmidt Futures ou MIT, il avertit que l’IA ne sera plus un outil : elle pourrait devenir une entité auto-évolutive et autonome. Selon lui, cette forme d’intelligence “sur‐humaine” pourrait dépasser la somme de toutes les intelligences humaines réunies, inaugurant une nouvelle ère.

Enjeux éthiques, géopolitiques et de gouvernance

Un défi pour la régulation et l’éthique

Le développement ultra‑rapide de l’intelligence artificielle interroge les principes mêmes de la régulation. L’IA pourrait devenir trop complexe pour qu’un cadre juridique traditionnel la contienne pleinement : comment réguler une intelligence qui se modifie seule ?
Les risques concernent tout particulièrement la confiance algorithmique, les décisions autonomes en domaines sensibles (santé, armement, justice), et la traçabilité des process.

L’enjeu stratégique mondial

L’avancée de l’IA est aussi une course géopolitique. Schmidt met en garde contre une bataille technologique asymétrique : qui contrôlera ces super-intelligences ?
Alors que les États-Unis et la Chine concentrent leurs efforts sur ces technologies, Schmidt appelle à une coopération internationale : sans un gouvernance mondiale concertée, les risques de dérives — espionnage, manipulation de masse, désorganisation économique — pourraient devenir ingérables.

Éric Schmidt prédit une révolution silencieuse, mais imminente : une IA capable de surpasser l’intelligence collective humaine d’ici six ans. Cette vision exige une réflexion urgente : comment définir des règles justes et opérantes pour encadrer une technologie qui apprend et s’améliore seule ?

Pour encadrer cette évolution, il est crucial de :

  • contractualiser des obligations de transparence, de traçabilité algorithmique, et de revues tierces ;
  • instaurer des audits indépendants réguliers pour évaluer les capacités auto-évolutives des IA ;
  • formaliser des clause de désactivation (kill switch) en cas de comportements imprévus ou dangereux.

La question n’est plus de savoir si l’IA dépassera l’intelligence humaine, mais comment nous préparer collectivement. Ériger des normes internationales robustes pour encadrer l’autonomie des machines pourrait bien devenir le défi civilisationnel du XXIᵉ siècle.