Deezer face à l’explosion des contenus générés par IA : une riposte technologique en marche

Robot jouant du piano – fusion entre intelligence artificielle et musique.

La montée en puissance des contenus générés par intelligence artificielle (IA) impacte de nombreux secteurs, et le monde de la musique n’y échappe pas. Selon Alexis Lanternier, PDG de Deezer, 10 % des contenus soumis quotidiennement à la plateforme sont désormais issus de l’IA. Une tendance qui, d’après lui, perturbe l’écosystème musical et pousse l’entreprise à agir pour préserver l’intégrité de ses services.

Un contenu parasitaire en forte augmentation

L’explosion des contenus générés par IA sur Deezer a mis en lumière une problématique inédite : la prolifération de ce que Lanternier appelle des “contenus parasites”. Il s’agit de titres générés automatiquement, souvent sans véritable valeur artistique, et qui viennent saturer la plateforme. Parmi eux, des morceaux bruyants ou répétitifs créés pour tromper les algorithmes et générer des revenus artificiels.

Cette situation menace non seulement l’expérience utilisateur mais également les artistes authentiques, en diluant leur visibilité dans un océan de contenus de faible qualité.

Une réponse technologique et brevetée

Pour contrer cette menace, Deezer a développé un outil de détection des contenus générés par IA et déposé deux brevets pour protéger cette innovation. L’objectif est clair : repérer et exclure les contenus frauduleux ou générés automatiquement avant qu’ils ne perturbent davantage les algorithmes et l’expérience utilisateur.

Parmi les initiatives envisagées, Deezer travaille à la création d’un filigrane numérique pour marquer les morceaux générés par IA. Ce système permettrait non seulement de les identifier, mais aussi de les exclure des algorithmes de recommandation, offrant ainsi une meilleure visibilité aux artistes humains et authentiques.

Clonage vocal : un défi supplémentaire

Outre les morceaux générés par IA, Deezer s’attaque également au problème des voix clonées. Cette pratique, facilitée par les IA génératives, consiste à reproduire la voix d’un artiste pour produire de nouveaux morceaux, souvent sans son consentement. Une problématique à la fois éthique et juridique, qui met en péril la propriété intellectuelle et l’identité artistique.

Grâce à ses outils brevetés, Deezer ambitionne de détecter ces voix clonées et d’empêcher leur diffusion sur la plateforme.

Préserver l’écosystème musical

Pour Alexis Lanternier, l’enjeu va bien au-delà de la simple détection technique. La prolifération des contenus générés par IA représente une perturbation majeure pour l’écosystème musical. Deezer souhaite protéger non seulement les artistes mais aussi les utilisateurs, en leur garantissant un accès à des contenus de qualité et en préservant l’authenticité de la création musicale.

Vers une musique augmentée mais encadrée

Si les IA génératives offrent des opportunités fascinantes pour l’avenir de la musique, Deezer souligne la nécessité de poser des limites claires. En investissant dans des solutions technologiques pour détecter et gérer les contenus générés par IA, la plateforme espère créer un équilibre entre innovation et protection des créateurs.

Avec des initiatives comme le filigrane numérique ou la détection des voix clonées, Deezer se positionne en acteur responsable face aux bouleversements que connaît l’industrie musicale. Reste à voir si ces efforts suffiront à contenir le raz-de-marée de l’IA dans le domaine de la création artistique.

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