Avec l’annonce d’une Jobs Platform prévue pour 2026 et le développement rapide de sa Academy, OpenAI étend ses ambitions au-delà de l’IA conversationnelle. L’entreprise entend désormais jouer un rôle structurant dans la mise en relation entre talents et entreprises, tout en démocratisant les compétences en intelligence artificielle. Un virage stratégique majeur qui positionne ChatGPT comme acteur central de la transformation du marché du travail.
L’annonce est passée relativement inaperçue, mais elle pourrait bien marquer un tournant dans le secteur de l’emploi numérique. En 2026, OpenAI lancera la OpenAI Jobs Platform, une place de marché inédite dédiée aux compétences en intelligence artificielle. L’objectif affiché : permettre à toute personne ayant développé une “fluency IA” — des compétences pratiques avec les outils génératifs — de se connecter avec les organisations en quête de talents.
Loin d’un simple clone de LinkedIn, la plateforme se distingue sur plusieurs aspects. D’abord par son approche fondée sur les capacités réelles plutôt que sur les diplômes. Le système mettra l’accent sur les compétences démontrées via projets, certifications ou interactions concrètes avec l’écosystème OpenAI, plutôt que sur la seule accumulation de lignes sur un CV.
La plateforme s’adresse également à un spectre élargi d’acteurs : des grandes entreprises bien sûr, mais aussi des PME, des collectivités territoriales ou encore des associations — autant de structures qui peinent souvent à recruter ou à comprendre comment tirer parti des outils d’IA. Pour elles, la promesse d’OpenAI est claire : simplifier l’accès à un vivier de talents qualifiés, évalués, et opérationnels.
Enfin, en complément, OpenAI entend intégrer des certifications officielles qui viendront valider les compétences des candidats. C’est là que la Academy entre en scène.
OpenAI Academy : former gratuitement à l’IA, à grande échelle
Lancée en 2024 dans un relatif silence, l’OpenAI Academy est en train de devenir une pièce maîtresse de la stratégie de démocratisation de l’intelligence artificielle du groupe. Accessible gratuitement depuis ChatGPT, elle propose une large gamme de formations, allant du prompt engineering aux usages métiers de l’IA, en passant par la création d’agents automatisés ou l’analyse de données.
Contrairement aux plateformes de MOOC classiques, l’Academy est nativement intégrée à l’expérience ChatGPT : l’utilisateur peut à tout moment poser une question, demander des explications supplémentaires, ou pratiquer un cas concret avec le chatbot. Ce modèle adaptatif, combiné à la puissance d’un assistant IA interactif, rend l’apprentissage plus fluide et plus immédiat.
Mais surtout, OpenAI ne s’arrête pas à l’apprentissage : l’entreprise prévoit d’adosser à l’Academy un système de certifications officielles, validant des niveaux de compétence reconnus dans son écosystème. Ces certifications pourront ensuite être affichées dans la Jobs Platform, bouclant ainsi la boucle entre formation, validation des compétences et débouchés professionnels.
ChatGPT ne se contente plus d’être un outil — il accompagne la transformation du travail
Avec cette double initiative, OpenAI franchit un cap stratégique. L’entreprise ne se positionne plus simplement comme un fournisseur d’IA générative, mais comme un acteur structurant de l’économie des compétences de demain. En formant des millions d’utilisateurs et en leur offrant un canal direct vers l’emploi, elle agit concrètement pour faire émerger une nouvelle génération de professionnels outillés, autonomes, adaptables.
Dans un monde où l’IA redéfinit rapidement les contours de presque tous les métiers, cette démarche intégrée — apprendre, certifier, connecter — constitue une réponse cohérente, ambitieuse et inclusive aux bouleversements en cours. Elle contribue aussi à corriger les inégalités d’accès à l’IA, en outillant ceux qui, autrement, risqueraient d’en rester exclus.
On ne peut que saluer cette initiative : elle participe activement à répandre la connaissance, mais surtout à préparer les travailleurs à s’adapter intelligemment à un nouveau marché du travail dominé par l’automatisation, les agents conversationnels, et l’interaction homme‑machine.